Le climat c’est quoi ?
Afin d’expliquer ce qu’est le climat, il est nécessaire dans un premier temps d’éclaircir deux notions souvent confondues Climat VS météo.
En effet, même si ces deux notions impliquent fondamentalement les mêmes mécanismes, une différence de taille réside dans l’échelle de temps et d’espace à partir de laquelle l’information est traitée et analysée.
La météorologie se focalise sur une analyse locale de facteurs environnementaux tels que la température, l’humidité relative, la pression atmosphérique … pour définir à court terme (jour, semaine) les conditions météorologiques d’une région, là où, la climatologie analyse les mêmes paramètres sur une échelle de temps (échelle de ±30 ans) et d’espace (pays, continent) plus importante, et ce, afin de mieux comprendre le climat passé et l’impact de l’activité humaine sur le climat future.
Le rôle de l’effet de serre sur le climat
L’effet de serre est un phénomène naturel, sans lequel la température moyenne terrestre passerait de 15 à -18 °C, ce qui compliquerait grandement l’émergence de la vie sur notre planète. Pour mieux comprendre celui-ci, il est nécessaire de s’attarder sur le bilan radiatif de la terre et les mécanismes l’influençant.
Tout d’abord, outre l’activité géologique terrestre, la principale source d’énergie sur notre planète provient du rayonnement de notre étoile. Une partie de cette source d’énergie pénètre les différentes couches de notre atmosphère pour arriver jusqu’à la surface, où elle peut soit être réfléchie, soit être absorbée par les différentes matières qui composent notre planète. Une partie de cette énergie absorbée est ensuite réémise sous forme d’un rayonnement thermique dans le domaine de l’infra-rouge.
Et c’est là que rentre en action l’effet de serre. Certains gaz composant notre atmosphère peuvent absorber ce rayonnement pour ensuite réémettre une fraction de son énergie soit vers l’espace, soit vers la surface terrestre. Ce mécanisme permet donc d’emprisonner une partie de l’énergie émise par notre planète, rendant de facto, le climat terrestre propice à la vie telle qu’on la connaît.
Il existe différents gaz pouvant avoir un effet de serre, le plus connu étant le dioxyde de carbone (CO2). Cependant, même si celui-ci reste le gaz le plus émis par l’activité humaine, d’autres gaz d’origine naturelle et anthropique ont un effet de serre bien plus important que ce dernier.
À titre d’exemple, le méthane (CH4) a un pouvoir de réchauffement global (c.a.d. PRG) 28 fois supérieur. Cela signifie que le rejet dans l’atmosphère d’un kg de méthane, en termes d’effet serre, correspond à l’émission de 28 kg de dioxyde de carbone. Le tableau ci-dessous illustre d’autres gaz à effet de serre et leur pouvoir de réchauffement global respectif.
L’effet de serre, un processus réellement influencé par l’homme ?
Comme illustré, ci-dessous, les concentrations en Dioxyde de Carbone (c.a.d. CO2) atmosphérique évoluent, depuis ces 800.000 dernières années, de façon cyclique variant de 190 à 280 ppm (partie par million) jusqu’en 1850.
Après cette date, l’émergence de l’industrialisation s’est traduite par une augmentation significative de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, passant de 280 à 410 ppm (2020) pour le dioxyde de carbone en à peine 200 ans, nous ramenant à des concentrations qui pouvaient être observées il y a plusieurs millions d’années (cfr. ligne rouge).
Qu’en est-il du climat futur ?
Comme nous venons de le voir, l’activité humaine interfère de manière significative depuis près de deux siècles avec la machinerie climatique. La question qu’il est maintenant nécessaire de se poser est : Qu’en est-il de l’évolution du climat futur ?
Pour répondre à cette question, les modèles climatiques utilisent différents narratifs nommé SSPx-y qui traduisent un ensemble d’hypothèses socio-économique (population, éducation, urbanisation, PIB …). L’acronyme SSPx-y est donc l'abréviation d'un scénario, où x est le numéro (1 à 5) du scénario socio-économique SSP qui a été utilisé pour développer la trajectoire d'émissions, et y indique la valeur approximative du forçage radiatif (en W/m2) atteint à la fin du siècle. Un « scénario SSPx-y » est ainsi une trajectoire d’émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) et de réchauffement associé.
Par exemple, le SSP2-4.5 est une trajectoire d’émissions de GES, dont les hypothèses socio-économiques sont compatibles avec la tendance actuelle. Cette trajectoire d’émissions induit un forçage radiatif de 4.5W/m2 en 2100, soit un niveau de réchauffement d’environ 2,7°C par rapport à la période préindustrielle.
Le changement climatique est un phénomène cyclique, est-ce donc un réel danger ?
Le climat de notre planète a connu et connaitra encore bon nombre de changement. Néanmoins, l’intervalle de temps très court durant lequel s’opère les modifications actuelles et les conséquences qui en découle représentent un danger pour bon nombre d’espèces dont l’homme. Le schéma ci-dessous explicite l’impact du réchauffement climatique sur les ressources hydriques et les conséquences environnementales qui en découle.
À titre d’exemple, focalisons-nous sur les conséquences que pourrait avoir le réchauffement climatique sur la production agricole dans de nombreux pays. De façon synthétique, le schéma ci-dessus illustre une diminution des ressources hydriques et une augmentation des besoins en eau. Ces deux facteurs combinés auront pour effet d’entrainer une perte de productivité menant dans de nombreux pays à des perturbations d’approvisionnement, voir dans certains cas extrêmes, des famines.
En conclusion, l’impact de ces perturbations sur nos sociétés dépendra de notre capacité à endiguer le réchauffement, dorénavant inévitable, tout en s’adaptant au mieux à ses conséquences.
Pour aller plus loin dans la réflexion, n’hésitez pas à cliquer sur les liens suivants :
https://www.ipcc.ch/report/sixth-assessment-report-working-group-i/
